Aller au contenu

Pension Belhomme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Pension Belhomme
Reconstitution virtuelle de l'hôtel de Chabanais.
Localisation
Adresse
Coordonnées
Architecture
Type
Bâtiment scolaire, bâtiment ou structure détruit (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Carte

La pension Belhomme était un ensemble de bâtiments situé au 157-163, rue de Charonne, Paris 11e, d'abord utilisé à la fin du XVIIIe siècle comme maison de santé puis, à la Révolution, comme prison. Ces bâtiments ont été détruits en 1972[1].

La pension comme asile

[modifier | modifier le code]

Vers 1765, le menuisier Jacques Belhomme, âgé de 28 ans, accepte d’élever contre rétribution le fils d’un noble du voisinage, qui est idiot de naissance. S’apercevant que cette activité est plus lucrative que la menuiserie, il ouvre une pension pour les déments, les vieillards et tous ceux que des familles fortunées souhaitent lui confier. Philippe Pinel, précurseur de la psychiatrie, y fera ses premières armes dans le traitement des malades mentaux.

La pension comme prison

[modifier | modifier le code]

À la suite du vote de la loi des suspects en septembre 1793, les prisons de Paris sont bientôt bondées et l’État réquisitionne les cliniques privées pourvues de barreaux, en commençant par la pension Belhomme.

Belhomme s’entend avec les policiers pour se faire envoyer de riches prisonniers qui paieront une forte pension pour vivre cette épreuve aussi confortablement que possible. Dès lors se bousculent chez lui, au milieu des fous, marquises, banquiers, journalistes, comédiennes célèbres, vieux nobles, officiers, et une foule d’anonymes en disgrâce qui soudoient médecins et policiers pour s’y faire transférer sous prétexte de maladie. Pour s’agrandir, Jacques Belhomme loue le bâtiment voisin, l’hôtel de Chabanais, confisqué par l’État à la suite du départ en émigration du marquis de Chabanais. Belhomme finira par acheter cette maison pour investir l’argent gagné sous la Terreur.

Si la plupart de ses pensionnaires échappèrent à la guillotine, certains, trop célèbres pour passer inaperçus, y furent envoyés :

C’est à la pension Belhomme que se rencontrent Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, veuve du duc d’Orléans « Philippe Égalité », et Jacques-Marie Rouzet, député de la Convention, qui se marieront en secret à leur sortie de prison.

Le scandale finit par éclater en janvier 1794. Belhomme est arrêté pour avoir perçu des pots-de-vin et incarcéré à la maison Blanchard à Picpus. Il est condamné deux fois et n'échappe à la peine des fers que par la chute du régime de Terreur, le 9 thermidor.

La pension Belhomme aujourd'hui

[modifier | modifier le code]

L'hôtel de Chabanais situé au 163, rue de Charonne, bien qu'inscrit aux monuments historiques, a été rasé en 1972[2] et, à sa place, a été construit un immeuble moderne. Le parc de la pension subsiste, aux 157-161, rue de Charonne, sous forme de jardin public, le square Colbert, à l'arrière duquel un pavillon néoclassique flanqué de deux ailes est utilisé par la ville de Paris comme centre communal d'action sociale pour les seniors.

La pension dans la littérature et au cinéma

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Notice no PA00086544, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « Pension Belhomme, une prison de luxe sous la Terreur », philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Frédéric Lenormand, La Pension Belhomme, une prison de luxe sous la Terreur (étude historique), Paris, Fayard, 2002.

Sur les autres projets Wikimedia :